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L'église de Chantemerle les Blés

Pâtrimoine bâti

Cette église qui brave les siècles sur son piton de mollasse est la fierté des habitants de Chantemerle.


Son exposition dominant le village de Chantemerle attire les regards du visiteur malgré son allure modeste. Celui-ci est ensuite subjugué, après une montée harassante, par le panorama que l’on découvre sur le parvis ; La vue embrassant à plus de 180 degrés le paysage typique de la Drôme des collines, dont les célèbres collines du Mallen et du bois de l’Ane.

Ensuite en se retournant vers sa façade Ouest,
il est intrigué par les visages restaurés de part et d’autre de la fenêtre axiale qui nous interpellent. Les visages de gauche représentent le pèlerin, qui arrive avec la bouche pleine de médisances, représentées par les serpents qui sortent de sa bouche, alors que le pèlerin qui ressort de l’église, ferme sa bouche à deux mains pour bien montrer qu’il se repent de tous ses péchés et qu’il a bien l’intention de ne plus médire.

Cette église a été construite et remaniée à plusieurs époques.

Au départ
entre le sixième et le huitième siècle, il s’agissait d’une simple basilique rectangulaire, élevée, peut être sur un ancien site païen, couverte d’une charpente et d’un toit, avec une petite abside à l’Est, de rares fenêtres et sans clocher. De cette première époque il ne subsiste qu’une partie des murs latéraux et la partie inférieure du mur de façade.

2ème étape
entre 1050 et 1100 remplacement de l’abside par une nouvelle avec deux ouvertures.

3ème étape
grande transformation de l’église par le voutement intérieur avec piles, voûte en plein cintre, chapiteaux, coupole et clocher et les contreforts extérieurs indispensables pour soutenir l’ensemble fin du 11eme et début du 12eme siècle.

Enfin la 4ème et dernière étape
au cours du 12eme siècle avec remplacement de l’ancienne façade carolingienne par une façade décorée à influence mauresque et orientale comme la Cathédrale du Puy étant donné qu’elle dépendait du chapitre du Puy.
Quand on pénètre à l’intérieur on est frappé par la robustesse des piliers et l’harmonie qui y règne ; cela est dû à la sobriété de l’architecture d’un pur roman du 12ème siècle, avec la voûte et les arcs en plein cintre, dans la nef centrale et sur les collatérales. L’église Notre Dame est réputée pour ses vingt-six chapiteaux tous décorés d’animaux fantastiques, de visages et de feuillages. Ils sont archaïques c’est-à-dire non historiés, tous issus de la même école et datent de la construction de la voûte en dur, fin du 11ème ou début du 12ème siècle. Sur la base du troisième pilier sur la gauche de la nef centrale on peut lire l’inscription non datée du constructeur « Ermefredus te fecit » Ermefredus t’a fait.

La chapelle Sainte Croix
est située au bas et adossée à la butte de mollasse,
au départ de l’accès principal à l’église Notre Dame.

Ci-dessus la chapelle Sainte-Croix, non datée, mais qui est postérieure à l’église. Auparavant elle était entourée de maisons ; à l’arrière, dans la cavité, il y a les restes de l’entrée de la « cave du curé ». La cure se trouvait à l’emplacement actuel du monument aux morts. La chapelle a été construite afin d’éviter aux paroissiens la difficile ascension de la montée principale vers l’église.

Par ailleurs, pour accéder à l’église Notre Dame par la montée « dite des vieux », on peut emprunter l’ancien escalier qui a été restauré par les différentes municipalités qui se sont succédées.

Pour réaliser cette présentation, je me suis appuyé sur des recherches sur internet, également sur l’étude exhaustive, non datée, intitulée « Notre Dame de Chantemerle », réalisée par Jules Faure ingénieur agricole, qui a passé une dizaine d’années de sa vie à étudier sous toutes ses faces notre église. On ne saura jamais assez le remercier pour ce travail énorme, qui a ensuite permis de sensibiliser les différentes municipalités. Toutes ont su apporter leur pierre à cet édifice, qui nous émerveille encore après plus de mille années. A la suite de l’édification du mur de soutien du parvis, il reste à renforcer la butte surmontant la montée d’escaliers ; un gros chantier, encore en projet, qui donnera à notre église un piédestal à la hauteur de sa réputation, pour conserver et parachever l’oeuvre que nous ont léguée nos anciens.

(Photos : Henri Robin et Christiane Mège ; sauf vues aériennes).